• Paradis païen

    Bientôt l’été, un jour que j’attends avec impatience, non pas pour la fête de la musique, mais pour jouer du clairon.

    Un  samedi par hasard, un samedi dans mon bazard, un samedi propice et démocratique. L’arrivée du temps nécessaire, une température adéquate, chaleur vaporeuse et moite, les premiers rayons de soleil viennent caresser leurs petits corps.   

    Décor planté : terrasse, un lieu propice (n’est ce pas N.e.w), Heure idéale 17h, 18h sortie de boulot, elles veulent décompresser. (On dirait une analyse éthologique, un pèlerinage une tradition informelle).

    Elles vont venir. A moitiés nues, élégantes, chics, transparentes, certaines vulgaires, mais elle seront là. Je ne vous parle pas des fourmis qui envahissent les maisons aux premières chaleurs, ni des abeilles dans ma glycine. Ce dont je vous parle c’est d’un tout autre spectacle.

    Regard caché derrière mes lunettes, je regarde, elles arrivent, un défilé de déhanchements, elles sont fières, aguicheuses, pendues au téléphone. Pantalons moulants, jupes fendues, nombrils à l’air, décolletés et les pigeons dedans, les voilas, elles arrivent par vague, par flots, il y en a de plus en plus, les hommes se retournent sur leurs passages, certains se cognent, s’évanouissent d’aise, aux quatre coins de la France  nos yeux messieurs assistent au même spectacle. Elles sont là, brunes, frisées, blondes ankylosées, elles sont sublimes, un plateau de fruit de mer à déguster.

    On ne me fera pas le coup, elles s’y mettent toutes, elles le font exprès, les adolescentes, les mères en haut talons, dans les magasins, dans les parcs, en terrasses. Mon cœur va lâcher, jusqu’à quel âge, vais-je devoir ressentir ce merveilleux émoi, cette répétition annuelle des femmes ? Chaque année c’est pire, elles sont plus nombreuses, plus dévêtues, plus sensuelle.

    Voilà mon torticolis habituel revient au galop, je suis comme un chien agitant sa queue, un poisson frétillant dans un océan de sirènes, ou encore une puce sautant de cuisses en chair, de lainage en coton.

    Je fonds devant cette embuscade.

  • Commentaires

    1
    Mardi 5 Décembre 2006 à 20:33
    tu l'as dis
    belle et dangereuse ambuscade.
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